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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/63

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57
LE POÈME SANS NOM.


XLIV


Dans mes rêves ton érotisme s’exaspère,
Et l’on dirait qu’il t’est dicté par Bélial.
Naguère, en ce chemin, j’étais, moi, ton féal,
Et ne m’y montrais pas le meilleur de la paire.

Bien des fois, je ne fus qu’un inerte compère
En ces jeux où tu massacrais notre idéal.
Mais, tôt, tu reprenais ton teint si lilial
Et le maintien décent de la fille impubère.

Tu paraissais, alors, revenir du couvent !
C’était avec la voix suave d’une enfant
Que tu me murmurais : « Je viens d’être bien folle ! »

Je ne répondais point, les yeux sur le portrait
De ta défunte mère au rire bénévole
Et dont le rire, indulgemment, persévérait…