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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/95

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89
LE POÈME SANS NOM.


LXX


Partout où tu passais ce n’étaient que hourras,
À t’en croire ; et, plus belle que Penthésilée,
Et plus pure que n’est le lys dans la vallée,
Tu te reconnaissais dans tous les opéras.

Tout homme désirait l’étreinte de tes bras.
À t’entendre. Pas un qui ne t’eût adulée
Et ne fût mort pour tes chers yeux. Quelle assemblée
On ferait de tous ceux que tu désespéras !

Car, les jugeant toujours indignes de ta gloire
Tu les désespéras tous, oui, tous, à t’en croire !
Mais ils t’aiment encor ! Le plus désespéré

Révère ton image en son cœur tout en cendre !…
Aussi, combien dois-je être d’orgueil enivré,
Songeant que jusqu’à moi tu voulus bien descendre !