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Page:Doesburg - Classique-Baroque-Moderne, 1921.djvu/29

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beauté par la voie auditive, la seconde par la voie visuelle.

Pour en revenir à la peinture : quelle est la valeur essentielle en peinture ? En premier lieu, la sensation esthétique de l’harmonie et puis, la couleur pour rendre la première sur une surface ou dans l’espace. Tout ce qui s’interpose entre ces valeurs essentielles de la peinture ne peut que troubler l’expression de la sensation de la beauté.

Or, vous me poserez la question : si la nature ne se fait donc pas valoir. Et je vous réponds à cela : si par nature vous entendez un petit fragment découpé du grand tout, alors, non, la nature ne se fait pas valoir. Si cependant, vous entendez par là tout ce qui nous entoure et tout ce qui est en nous, la totalité, alors, oui la nature se fait valoir, car c’est de la vie pleine que l’émotion de beauté provient. Cette « vie pleine », elle nous contient. L’objectivité et la subjectivité forment les éléments essentiels de l’unité.

L’objectivité et la subjectivité prennent une expression très déterminée par le rapport des couleurs et par le contraste des surfaces. Dans l’harmonie, cependant, l’objectivité et la subjectivité disparaissent comme dualité pour former une unité. Le but de l’art plastique, c’est de rendre cette synthèse plastiquement.

La nature n’est donc pas méconnue dans la peinture absolue, comme on le pense généralement. En tant que subjective, la nature détermine la couleur et les rapports, la distribution donc, la composition. Ce qui s’exprime par là, c’est l’Universel.

Rappelez-vous qu’au commencement de cette conférence j’ai appelé la nature, le particulier, à l’égard de