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Page:Dom Bougre aux États-généraux, ou Doléances du portier des Chartreux, 1791.djvu/18

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ne point faire d’enfans, On pourroit autoriſer les hommes à les ſouffleter lorſqu’ils s’en appercevroient, d’autant que pluſieurs livres de chirurgie établiſſent qu’un ſoufflet donné au moment de l’éjaculation peut faire retenir, c’eſt-à-dire, cauſer une ſympathie à la matrice, d’après laquelle la femme conçoit plus facilement.

5o. Ceux qui perdent leur temps à foutre des femmes groſſes, font deux mauvaiſes actions ; ils dépeuplent, & il peuvent tuer le germe que la femme porte en ſon ſein. Je crois qu’il faudroit permettre aux hommes, dont les femmes ſont groſſes, de prendre une concubine au troiſième mois, laquelle ils quitteroient dès qu’elle ſeroit enceinte pour en prendre une autre ; les enfans de celle-ci ſeroient bâtards, ſans doute, mais l’Etat les adopteroit, & au lieu d’avoir des Suiſſes, des Allemands à notre ſervice, nous compoſerions un corps de troupes qui pourroit devenir l’élite de nos armées.

Conclusion.

Voilà mes doléances, elles ne reſſemblent en rien à celles qui ſont contenues dans les cahiers des bailliages, mais elles ne ſont pas moins intéreſſantes, puiſqu’elles touchent au point eſſentiel du bonheur & de la population. On y aura égard, ou on s’en foutera aux états-généraux, je m’en fouterai auſſi, moi ; car ſi je n’ai pas fait de bien en les publiant, je n’aurai pas fait de mal. Je n’apprends rien à perſonne, & je ne ſerai pas cauſe qu’on pendra des miniſtres & des intendans.

Peut-être en foutera-t-on quelques coups de plus, eh, tant mieux ! Quand les enfant pleurent ou ſe fâche, il leur faut des hochets.


FIN.