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Page:Domela Nieuwenhuis - Le Militarisme.djvu/6

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Rothschild donna une réponse si brève et si claire que tout ouvrier pourra se la graver dans la mémoire, elle est plus éloquente que des livres savants, que de longues expositions. Elle répondit : « Non, Monsieur, il n’y aura pas de guerre, car mon mari ne donne pas l’argent ! »

Parfaitement ! Si les banquiers ne procurent pas l’argent, les princes, les gouvernements ne peuvent pas faire la guerre, car, comme dit l’ancien dicton : Point d’argent, point de Suisses !

L’argent est le nerf de la guerre.

Pourquoi faisait-on la guerre dans l’antiquité ? Pourquoi la fait-on encore aujourd’hui ? Tout d’abord c’est la faim qui y pousse. Dans les temps primitifs, l’homme sauvage avait un intérêt à faire la guerre. S’il était vainqueur, il dînait de son ennemi. Plus tard, sa position devint autre, mais la guerre restait au fond la même chose. Le vainqueur faisait travailler le vaincu à son profit. Il prenait le sol, les moyens de production et de la sorte il pouvait mieux : pourvoir à ses besoins. Et c’est là le cas de nos jours comme au moyen âge. Les industriels, les capitalistes produisent toujours plus, mais que doivent-ils faire de leurs produits ? Ils doivent chercher de nouveaux débouchés à leurs marchandises ? Nos guerres modernes sont donc des guerres commerciales, sociales. Au lieu d’augmenter ici le nombre des consommateurs de sorte que ceux-ci achètent les denrées, on cherche ailleurs un marché. Nos économistes crient qu’il y a surproduction, puisqu’ils ont leurs magasins bourrés, tandis que les producteurs n’en obtiennent presque rien. C’est là un mensonge. Ce n’est pas surproduction, c’est sous-consommation qu’il faut dire. Comme Fourier le disait un jour : Nous souffrons la misère, parce qu’il y a trop. Nous avons faim parce qu’il y a trop de pain, nous allons mal vêtus parce qu’il y a trop d’habits, nous n’avons point de souliers, parce qu’il y a trop de souliers. Voilà le non-sens savant qu’on nous enseigne aux universités ! Donc on fait la guerre pour trouver de nouveaux débouchés sur tous les points de la terre, afin d’écou-