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Page:Domela Nieuwenhuis - Le Militarisme.djvu/9

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pour corrompre les autorités, que non ! les autorités ne se laissent jamais corrompre, ce sont toujours des gens honnêtes ! — mais enfin la Chine achetait en Amérique des masses d’argent et, après l’avoir fait pendant six mois, tout à coup la guerre fut déclarée. Restait à savoir qui la gagnerait ? Pour les banquiers, il était plus avantageux que la Chine perdît, car après une telle guerre une des parties paie une indemnité de guerre. Le Japon est un vaste pays, mais petit en comparaison de l’étendue énorme de la Chine. Voilà pourquoi la Chine peut se procurer de l’argent plus facilement, en raison des grandes ressources naturelles de ce vaste empire. Donc le Japon était victorieux et il fallait que le Chinois payât les dommages.

Cela constituait une excellente affaire pour les banquiers. La Chine emprunta d’abord 400 millions de francs qu’elle reçut en argent, puis 72 millions qu’elle reçut en argent, puis 44 millions qu’elle reçut encore en argent. Donc elle reçut de l’argent avec obligation de payer les intérêts en or, autre source de gain pour les banquiers qui avaient acheté tout cet argent pour une quantité relativement petite d’or. Ils gagnaient des fortunes. Alors ils se concertèrent, avec les fabricants de vaisseaux, de canons et de fusils, que tout ce que la Chine et le Japon commanderaient en Europe devrait être payé en or, sur lequel on gagnait encore une bonne somme.

Toute la guerre sino-japonaise ne fut donc qu’une œuvre concertée par les financiers. Eh bien ! les financiers constituent la bourgeoisie. Toutes les guerres sont également des guerres de banquiers.

Soldats, la bourgeoisie qui vous prêche que c’est un honneur de servir la patrie se moque de vous dans son cabinet, si vous êtes assez naïfs pour le croire ; elle sait qu’elle vous trompe en vous disant ces choses.

Tout ce qu’ils vous content de « patrie », d’ « amour pour la dynastie », de courage, de fidélité, etc., ne sert qu’à vous étourdir, qu’à vous éblouir de façon que vous ne soyez plus capables de comprendre à quoi on vous emploie.

Soldats, vous êtes les sentinelles devant les coffres-