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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/111

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VENGEANCE FATALE

que ses cris allaient bientôt éveiller tout le village, Darcy la saisit par le cou et l’étouffa dans ses bras nerveux.

— Lâches ! Misérables ! criait le malheureux Louis en entendant cette dernière révélation.

— J’achève mon récit, dit Puivert. Quand Darcy s’aperçut de la mort de sa victime, il la transporta dans son lit. Il se retourna et vit le commencement d’une lettre qu’elle vous adressait et qui était un avertissement de toujours vous défier de toute personne possédant un jonc semblable à celui qu’elle vous avait envoyé dans la journée même, disait-elle, et qu’avait continuellement porté votre père depuis son mariage jusqu’au jour de sa mort arrivée à Saint-Denis.

Ici le fermier s’interrompit.

— Vous vous souvenez, fit-il, d’avoir été saisi au bras, l’autre soir au cirque.

— Oui, répondit Louis, qui ne perdait pas un mot de ce que disait Puivert.

— Eh bien, c’était moi. Après avoir lu la lettre commencée, Darcy examina la main de la morte. Un seul anneau ornait ses doigts ; Darcy s’en empara. Il supposa que ce devait être le jonc d’engagement que madame Hervart avait reçu de votre père, mais il ne put jamais s’assurer s’il était semblable à celui qu’elle mentionnait dans sa lettre, ce qui l’a toujours vivement préoccupé depuis cette époque. L’autre soir encore, quand je vous ai saisi la main, il m’avait ordonné de m’assurer d’abord que vous ne portiez pas ce jonc, et ensuite d’essayer à vous arracher quelques aveux, en vous faisant certaines révélations concernant ce jonc, qui ne pouvaient pas manquer d’exciter votre curiosité.