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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/138

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VENGEANCE FATALE

— Oui.

— Serait-ce celui qui a été accusé d’avoir volé une certaine quantité de bijoux ?

— Oui, et qu’il a bien et dûment volés.

— Il a été acquitté cependant.

— Oui, parce qu’il n’existait aucune preuve qu’il fût l’auteur du vol.

— Quelle preuve pouvez-vous fournir à l’appui de votre déclaration ?

— Ma mère et moi qui étions ses complices ; mais nous avions trop d’intérêt à ce qu’il ne fût pas dénoncé. Plus tard nous nous sommes rencontrés de nouveau et hier matin, je volais encore de concert avec lui, une somme de trois cents dollars à un nommé Puivert, le fermier de Darcy.

— Ce vol, je suppose, n’a rien de commun avec l’assassinat projeté contre M. Hervart ?

— Au contraire, et c’est justement ce que je désirais vous expliquer, lorsque vous m’avez interrompu à brûle pourpoint.

— Vous pouvez continuer, je ne vous interromprai plus.

Victor raconta toute la scène qui s’était passée dans le bureau du courtier et que nous connaissons déjà.

— Sacrebleu ! fit Ernest dès que Victor eût terminé son récit, vous avez fait passer ce Puivert par une rude épreuve, je ne puis m’empêcher d’en rire à me tenir les côtes.

— Vous ne connaissez encore que la moitié de l’histoire, reprit Victor, voilà qui va devenir plus sérieux. Ces trois cents dollars appartenaient, non pas à Puivert, mais à Darcy, et il est allé larmoyer auprès