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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/35

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VENGEANCE FATALE

— Elle est morte.

— Vous dites qu’elle est morte ? Alors, moi aussi, je l’ai connue.

Si Hervart eût porté plus d’attention alors à M. Darcy, il aurait remarqué un léger tremblement dans sa voix, mais il se contenta de répondre : « Je ne le crois pas. »

Et ses yeux se tournèrent de nouveau vers la bague que M. Darcy avait à la main. Celui-ci s’en aperçut et parvint à la dérober à la vue du jeune homme.

Le rideau tomba sur le cinquième acte.


II

Oreste et Pylade


À la sortie du théâtre, Hervart reconduisit en voiture M. Darcy et sa fille, mais malgré leurs invitations empressées, il refusa d’entrer vu l’heure avancée de la soirée, et il se rendit immédiatement à son domicile sur la rue St-Hubert.

Une agréable surprise l’attendait à son arrivée.

À peine avait-il posé le pied sur la première marche de l’escalier, qu’il entendit une voix bien connue lui criant de l’étage supérieur sur un ton jovial : « viens donc vite, déserteur, que je te serre la main. »

En trois bonds Hervart se trouvait auprès de son visiteur.

— Ernest, toi ici ! fit-il d’une voix qui reflétait encore plus de joie que d’étonnement.

— Comme tu vois, mon cher Louis, et parfaitement installé chez toi pour huit jours. Mais d’où viens-tu donc ? Voilà près d’une heure que je t’attends.