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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/45

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VENGEANCE FATALE

tournait les yeux vers Edmond : Je suis très sensible, mademoiselle, à l’invitation que vous avez bien voulu m’adresser, quoique je fusse tout à fait étranger dans cette maison.

— Nous n’avions rien à refuser à M. Hervart, fit-elle, et dès qu’il s’agissait de son ami, votre place était naturellement ici.

— Monsieur Hervart n’est donc pas ici ? demanda malicieusement Edmond à Hortense.

— Oui, répondit celle-ci, mais il n’a pas encore fait son apparition dans la salle de danse ; tenez, le voici, ajouta-t-elle en voyant venir Louis.

Celui-ci vint saluer sa bien-aimée, mais il ne put d’abord lui parler en toute liberté à cause de la présence d’Edmond qui le gênait.

Depuis quelques instants la première danse était finie, et la seconde allait bientôt commencer : c’était une valse. Cette fois, Hortense put danser avec Louis pendant que Mathilde faisait le tour des divers salons, toujours accompagnée par Ernest, sur qui elle avait produit un charme tout nouveau difficile à expliquer chez lui. Aussi avait-il l’air un peu gauche pour la première fois dans un salon. Il était comme fasciné par les yeux de la jolie brune. Il voulait lui parler et il n’osait pas. Enfin il la laissa sur un fauteuil, avec une dame que son âge empêchait d’avoir beaucoup d’attraits pour la danse, et il entra dans le salon où l’on valsait toujours. Il se mêla aux groupe des danseurs.

— Louis, moi qui vous attendais pour le premier quadrille, que faisiez-vous donc ? demanda Hortense à son fiancé.

— Je le désirais autant que vous, Hortense, même