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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/88

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VENGEANCE FATALE

établir sa culpabilité dans le crime dont il était accusé. Ceux qui pouvaient parler contre lui n’avaient que trop d’intérêt à se taire.

Aussitôt après sa mise en liberté, il partit pour Montréal avec Victor et sa mère. Le vol de New-York ayant mis son nom trop en évidence, il l’échangea contre celui d’Edmond Marceau qu’il portait quand nous l’avons présenté à nos lecteurs. Possédant un certain capital — il avait gardé pour lui les deux tiers de l’argent provenant du vol ci-dessus — il ouvrit un bureau de broker (courtier d’affaires).

Mais la mère Dupuis et Victor ne changèrent pas leurs anciennes habitudes, quoiqu’ils eussent pu vivre avec confort en entreprenant un commerce quelconque. Ils ouvrirent dans le faubourg Québec une taverne, où se réunissait la populace la plus crapuleuse du quartier, et ils l’occupaient encore le lendemain de l’accident qui avait eu lieu au jardin Guilbault, et qui avait failli être si funeste à quelques-uns des héros de cette histoire.