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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/101

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GENEVIEVE.


cette histoire équivoque sauf à en tirer parti par la suite, opinèrent donc à commander à ma tante d’aller chercher l’apothicaire chez qui elle avait pris les lavemens…

Il vint au couvent, avoua la cause de l’accident, donna des secours au prieur ballonné, vint à bout de réduire son corps à son état naturel et à la santé, et il ne resta plus du prétendu miracle, l’enflure du moine détruite, que l’enflure de l’imagination du peuple, qui contribua encore quelque temps à enfler aussi les revenant-bons du couvent.

Le secret fut recommandé à l’apothicaire et à ma tante, sous peine de poursuite judiciaire, voire même d’excommunication et de damnation éternelle. Le couvent se referma, le peuple se retira, le pharmacien regagna son laboratoire, et ma tante son grenier ; lui, en promettant de renoncer à la physique, puisqu’elle faisait envoler les