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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/147

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GENEVIEVE.


tenus la procureuse, que le même régime devait continuer pour moi toutes les suivantes, mon premier projet fut de fuir au plus vîte cette maison maudite, et de m’en aller retrouver ma tante : mais bientôt, réfléchissant que mes maîtres, piqués de ne me plus trouver en rentrant, seraient capables de m’accuser de les avoir volés, je fis contre fortune bon cœur, et je me résignai à prendre patience jusqu’à leur retour, bien déterminée à leur demander alors mon congé… et je me disposai à faire cuire les haricots pour les clercs.

Pendant que je leur apprêtais ce friand régal, un fermier qui avait un procès entre les mains de monsieur le procureur, vint de la campagne pour lui recommander son affaire ; et pour mieux le disposer en sa faveur, il lui apportait en présent un beau lièvre, et un panier de douze bouteilles de bon vin. En l’absence du maître, le premier clerc, qui le représentait dans l’étude, reçut le