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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/157

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GENEVIEVE.


libertins, qui n’étaient guères plus rassis que moi, commencèrent à s’émanciper, d’abord dans les propos, puis bientôt dans les gestes. Des complimens ils passèrent aux embrassades, et bref des embrassades, leurs désirs s’augmentant par degrés, il n’y avait plus moyen de les contenir.

J’étais ivre et seule au milieu de six hommes jeunes et échauffés… Comment leur échapper, et quels dangers ma pudeur n’avait-elle pas à courir !… Heureusement ce qui avait fait mon mal servit à me délivrer.

Par une espèce de calcul, malgré leur emportement, et voyant qu’ils se nuisaient l’un à l’autre pour les plaisirs qu’ils voulaient prendre avec moi, ils étaient convenus de céder le droit de primauté au premier clerc, et parce qu’il représentait le procureur mon maître, et parce que c’était à lui qu’ils étaient redevables de la sublime idée du délicieux repas qu’ils étaient en train d’expédier. Les