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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/292

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MA TANTE


et des pieds à la tête… Là-dessus elle étala devant moi des déshabillés et des robes dignes de parer les demoiselles les plus huppées, et me montrant une baignoire qu’elle venait de faire remplir, elle me dit de me dépouiller de toutes ces vilenies qui salissaient mon corps, et de me bien laver, pour me coucher ensuite après souper dans un bon lit, où je dormirais la nuit et le lendemain toute la grasse matinée, pour me refaire des fatigues que j’avais éprouvées dans ma dernière condition.

Sans attendre ma réponse, elle m’aida elle-même à me déshabiller, et me fit mille complimens sur la beauté de mon corps et la régularité de ses proportions, (car, sans vanité, ma nièce, je puis dire qu’étant jeune, j’étais au moins aussi bien faite que toi, et si les peintres m’avaient connue dans ce temps-là…)

« Je le crois bien, lui dis-je, ma tante, et même vous en avez encore de beaux restes. — Oh ! non, je suis mai-