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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/34

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MA TANTE


» précieux de ton bien, ils t’abandonneraient et te laisseraient dans le malheur et le mépris !… Mais dans le ministère auquel je te destine, tu ne rencontreras jamais les regards de ces perfides ; leur langue ne pourra t’adresser aucun discours corrupteur ; et comme de plus tu n’auras affaire qu’à des malades, ta vertu n’aura aucune attaque dangereuse à craindre de leur part.

» Viens donc avec moi, ma chère nièce, et je vais te donner les premières leçons d’un art qui conservera ton innocence et assurera ta fortune ».

Quoique je ne me sentisse ni goût ni disposition pour cet art merveilleux, qu’elle me vantait tant, ne trouvant rien à lui répondre pour l’instant, et n’osant pas la contrarier, je la suivis, chargée des deux seringues, que j’enveloppai bien soigneusement et doublement, et triplement dans mon tablier, car, sans