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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/36

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MA TANTE


m’indiqua l’endroit où je devais poser la canule. A cet aspect hideux je reculai toute frissonnante et révoltée… « Comment ! ma tante, m’écriai-je, voilà le beau secret que vous avez inventé pour conserver ma pudeur !… fi donc ! je ne m’attendais pas que vous m’auriez fait voir des choses comme ça !

» Qu’est-ce à dire, mam’selle, des choses comme ça ? reprit-elle aigrement, eh ! qu’est-ce que vous voyez donc là qui ne soit très-naturel ? Ça a beau être naturel, dis-je encore toute tremblante, ça n’en est pas moins très-vilain et très-scandaleux ! — Eh mais, voyez donc cette morveuse, avec son scandale !… Il y a vingt ans, mam’selle, que j’en vois comme ça au moins cinq à six par jour, et jamais aucun n’a scandalisé ma pudeur, qui vaut bien la vôtre, entendez-vous ? et c’est avec c’te vue-là que je suis venue à bout de vous