longue habitude de mon premier métier
de blanchisseuse m’avait fait contracter,
disaient-elles, des gestes, un maintien
et un ton de la Grenouillère, qui seraient
précieux dans les pièces de Vadé. En
conséquence il fut décidé, dans ce premier
petit comité ambulant ou roulant,
que je me destinerais au genre poissard,
et qu’on me ferait apprendre pour débuter
dans l’opéra comique de Jérôme et
Fanchonnette, qu’une de ces dames
avait justement dans sa poche.
Elle me le donna à lire pour en chanter les airs, et je m’en acquittai du premier abord d’une manière si originale, disaient-ils tous trois, et en y adaptant des gestes suivant mon idée, qu’ils en rirent aux larmes, et me réitérèrent les assurances du début le plus brillant.
Nous arrivâmes à la ville où la troupe devait s’établir pour passer tout l’hiver. Le directeur me prit chez lui, et, en attendant que je fusse en état de gagner des appointemens pour m’entretenir moi-