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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/398

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GENEVIEVE.


seconde diligence ne partait que le lendemain. J’y consentis volontiers ; je pris son bras, et nous voilà en marche.

Il était d’une gaieté folle ; il me faisait cent contes pour me distraire, car je rêvais déjà, malgré moi, à l’inconséquence de la démarche que j’avais faite en quittant si brusquement et si malhonnêtement un directeur, dont, au bout de tout, je n’avais qu’à me louer, car il avait eu, ainsi que sa femme, toutes sortes d’égards pour moi. Ils avaient cherché à me faire acquérir du talent ; je leur étais redevable du peu que j’en avais déjà, ainsi que des cadeaux que j’avais reçus dans la ville, par le bien qu’ils avaient dit de moi à tout le monde, et je ne les avais payés que d’ingratitude !… Ces tristes et justes réflexions m’affectaient sensiblement…

De temps en temps je faisais à monsieur Belle-Rose des questions sur notre nouveau directeur et sur la ville où nous allions ; mais il me répondait d’une

  
B.