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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/469

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MA TANTE


jours en paix avec ce saint ecclésiastique… mais comme j’étais encore fort jeune, plusieurs garçons du village cherchaient à me faire la cour. Je n’en écoutais aucun, étant bien décidée, par les traverses que j’avais essuyées, à ne plus penser au mariage ni à la bagatelle…

Par rancune, ces mauvais amoureux-là supposèrent que j’avais un commerce criminel avec le curé… d’autant plus que mon âge était, de sa part, une contravention aux règles épiscopales, qui enjoignent aux curés de n’avoir que de vieilles servantes… Hélas ! le pauvre cher homme n’y avait pas encore réfléchi… Ces méchantes langues disaient que sans cela je n’aurais pas refusé les bons partis qui s’étaient présentés pour moi… comme si une femme prudente ne pouvait pas rebuter des jeunes fous, dont elle se méfie, pour vivre honnêtement chez un homme mûr et respectable, en qui elle avait confiance !…