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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/478

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GENEVIEVE.


quelques pas de là sur la route, et nous y entrâmes.

A peine assises toutes deux, je m’aperçus que, par un reste de l’étourdissement des aventures de ma tante, et sur-tout par la profonde impression de sensibilité que nous avait causée la mort funeste de ma mère, j’avais oublié de prendre notre petit paquet en sortant du coche. J’y courus bien vîte pour le chercher ; mais, en marchant sans précaution le long du rebord du coche, mon pied s’accrocha dans un cordage, et je tombai dans la rivière.

Des mariniers, qui heureusement me virent barbotter, s’empressèrent à me secourir, et me repêchèrent de dedans un des petits bateaux qui étaient à la suite, et sous lequel j’allais passer… mais j’avais déjà avalé beaucoup d’eau, et j’avais perdu connaissance.

Ces hommes charitables, mais grossiers et sans scrupule, voyant mes vêtemens tout trempés, imaginèrent d’abord

  III.
I