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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/507

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MA TANTE

C’était un homme de trente ans, tout au plus, d’assez bonne mine, et qui me regardait toujours d’un air qui semblait deviner quelque chose de mon travestissement.

Un jour enfin, et il n’y avait guères qu’un mois que j’étais au presbytère, le curé m’ayant engagée à approcher des sacremens, pour me disposer à une grande fête qu’on allait célébrer, je dus commencer par la confession, et c’était le vicaire qui devait m’entendre.

Intimidée et troublée par toutes les réflexions que j’avais déjà faites sur l’irrégularité de ma conduite, je m’approchai du confessionnal en tremblant, et les questions pressantes et insidieuses du vicaire achevèrent de me démonter… Je balbutiai, je me coupai… bref, comme j’étais de bonne foi, et que par un motif de religion même, je voulais tranquilliser ma conscience, je finis par lui avouer mon sexe, et les raisons qui m’avaient portée, ainsi que