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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/566

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GENEVIEVE.

Les deux brigands, acharnés l’un sur l’autre, et convoitant également la possession entière du trésor, fruit de leurs assassinats, et que renfermait la caverne, et celle de mes faibles appas, ne voulurent plus se contenter de la première blessure… et se battirent avec fureur, chacun dans l’intention d’exterminer l’autre et de garder tout… Déjà j’étais couverte de leur sang, qui rejaillissait jusque sur moi ; et déjà, forcés tous deux de se reposer un instant pour reprendre haleine, le plus blessé avait proposé, pour dernier accommodement barbare, de partager l’argent, et de me couper par morceaux pour n’avoir point de jalousie à mon sujet… mais l’autre, plus obstiné, disait toujours qu’il voulait m’avoir le premier, et qu’après il en serait ce qu’ils aviseraient pour le mieux, et le combat recommençait…