Aller au contenu

Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
MA TANTE


de ma grande simplicité, et du danger qu’il y avait à m’abandonner à moi-même, observa très-poliment à monsieur de Lafleur que quoiqu’elle eût en lui toute la confiance possible, et qu’il devait mériter après la déclaration si honorable pour nous qu’il nous avait faite de ses sentimens, elle croyait qu’il serait plus décent que sa nièce fût présentée en condition par-devant elle, que par un jeune homme tout seul, et qu’en conséquence elle allait nous accompagner.

Monsieur de Lafleur voyant qu’elle était décidée à ne pas démordre de l’article de la société, pensant d’ailleurs en lui-même qu’il retrouverait d’autres occasions plus avantageuses de tête à tête avec moi, ne s’obstina plus à me conduire seul. Nous partîmes donc tous les trois, après qu’il eût obtenu de ma tante, en l’embrassant la première, la permission de m’embrasser aussi pour preuve de notre triple et sincère réconciliation.