Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/111

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force que je crus mourir ? J’embrassais ses pieds dans un accès d’ivresse bienheureuse, ou dans un bonheur sans fin, sans bornes, mais conscient de ma situation désespérée. Je pleurais, je disais des mots sans suite, je ne pouvais pas parler. La frayeur et l’étonnement furent remplacés, sur ses traits, par une pensée soucieuse, pleine d’interrogations et son regard était étrange, sauvage même, comme si elle se hâtait de comprendre quelque chose. Puis elle sourit. Elle marquait beaucoup de honte de me voir embrasser ses pieds, elle les retira. Je baisai aussitôt la terre à la place qu’ils quittaient. Elle le vit et commença à rire de honte (Vous savez, quand on rit de honte ?) Survint une crise d’hystérie ; je m’en aperçus à ses mains qui se mirent à trembler convulsivement. Je n’y fis pas attention et je continuai à