Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle le sait, que l’idée de son crime l’a torturée, tout l’hiver et la torture encore….. qu’elle apprécie ma générosité….. « Je serai pour vous une femme fidèle et je vous estimerai ». Ici je me dressai, et, comme un fou, je la pris dans mes bras ! Je l’embrassai, je couvris son visage et ses lèvres de baisers, comme un homme qui vient de retrouver sa femme après une longue absence. Et pourquoi l’ai-je quittée tout à l’heure ? Pendant deux heures ? C’était pour nos passeports….. Oh mon Dieu ! Si j’étais rentré cinq minutes plus tôt seulement, rien que cinq minutes….. Et cette foule à la porte cochère, tous ces yeux fixés sur moi….. Oh mon Dieu !…..

Loukérïa (oh ! maintenant je ne la laisserai pas partir, Loukérïa, pour rien au monde ; elle a été là tout l’hiver, elle pourra me raconter…..). Loukérïa dit que, quand j’ai eu quitté la maison et seulement une vingtaine de minutes avant mon retour, elle est entrée chez sa maîtresse