Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/209

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Je devinais bien que dans toute cette comédie, ce n’était pas moi qui jouais le plus vilain rôle ; pourtant je me sentis si confus, si exaspéré, si effrayé, que, tout haletant de honte, le visage en pleurs, en proie au trouble et au désespoir le plus profond, je m’ouvris passage à travers les deux rangs de fauteuils pour me précipiter vers mon bourreau en criant suffoqué par les larmes et l’indignation :

— N’avez-vous pas honte… vous, de dire tout haut… devant toutes ces dames… une chose aussi invraisemblable… et aussi méchante ?… Vous parlez comme une petite fille… devant tous ces messieurs !… Que vont-ils dire ?… Vous, qui êtes grande… et mariée !…

Un tonnerre d’applaudissements m’empêcha d’achever. Ma violente sortie avait fait fureur. Mes gestes naïfs, mes larmes