Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/264

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Dix minutes s’écoulèrent ; il me sembla qu’elle pâlissait de plus en plus

Tout à coup le hasard m’envoya un bienheureux allié.

C’était une grosse abeille dorée que le doux zéphyr portail de notre côté, pour notre bonheur. D’abord elle bourdonna autour de moi, et puis elle s’envola vers madame M***, qui plusieurs fois la chassa avec la main. Mais l’abeille devenant de plus en plus importune, la jeune femme saisit le bouquet et l’agita devant elle ; aussitôt la lettre s’en échappa et tomba droit sur son livre ouvert.

J’eus le frisson. Pendant quelques secondes, muette de surprise, madame M*** regarda alternativement l’enveloppe et les fleurs qu’elle tenait à la main ; elle ne pouvait en croire ses yeux. Tout à coup elle rougit et tourna vers moi son regard….