Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/110

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pagne. Mais un conseil : hâtez-vous donc pour le surprendre en chemin quand il se rendra chez elle. C’est à vous qu’il appartient, il est votre hôte ! Ne vous laissez pas jouer par cette aigrefine, cette morveuse ! Elle ne vaut pas une semelle, toute femme de procureur qu’elle soit. Et moi, je suis colonelle, j’ai été élevée dans l’aristocratique pension de Mme Jarnie… Pouah ! Adieu, mon ange, j’ai mon traîneau ; sans cela, je vous aurais accompagnée.

La gazette vivante disparaît.

Maria Alexandrovna tremble d’émotion. Certes le conseil de la colonelle est sûr et pratique : il n’y a pas de temps à perdre, mais reste encore une grande difficulté. Maria Alexandrovna se précipite dans la chambre de Zina. Zina allait et venait dans sa chambre, les mains croisées sur sa poitrine, très pâle, la tête basse, en proie à un extrême trouble. Des larmes roulaient dans ses yeux. Mais une expression de décision brille sur son visage aussitôt qu’elle aperçoit