Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/148

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Alexandrovna. J’ai aussi mon ange gardien, et c’est elle, ma fille, l’amie de mes pensées, de mon cœur, prince ! Elle a déjà refusé sept demandes en mariage, parce qu’elle ne veut pas me quitter.

— Par conséquent, elle ira avec vous quand vous m’âccom-com-pagnerez à l’étrâ-anger. Dans ce cas, j’irai absolument à l’étrâ-anger, s’écrie le prince avec animation. J’irais abso-lument. Et si je pouvais me bercer de l’es-poî-oir… Mais c’est une enfant merveilleuse, merveilleuse ! Oh ! ma charmante enfant !

Et le prince recommence à baiser les doigts de Zina. Le pauvre homme essaye même de se mettre à genoux devant elle.

— Mais… mais, prince, vous disiez que si vous pouviez vous bercer de l’espoir ?… saisit au vol Maria Alexandrovna, sentant venir un nouvel accès d’éloquence. Que vous êtes étrange, prince ! Ne vous considérez-vous donc pas comme digne de l’attention des femmes ? Ce n’est pas la jeunesse