Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/161

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que sot, et il ne me reste qu’à vous souhaiter bon voyage. Adieu !

Zina se détourne et se dirige lentement vers la porte. Mozgliakov comprend que tout est perdu ; il bout de rage.

— Ah ! je suis un sot ! crie-t-il ; un sot ! C’est bien ! Adieu ! Mais, avant de partir, sachez que tout le monde connaîtra l’infâme comédie que vous jouez ici, vous et votre maman ! Je dirai à tout le monde que vous grisez le prince, que vous le subornez ! Vous aurez des nouvelles de Mozgliakov !

Zina tressaille, s’arrête pour répondre, mais, après un moment de réflexion, hausse dédaigneusement les épaules et ferme derrière elle la porte. À ce moment apparaît sur le seuil Maria Alexandrovna. Elle a entendu les dernières exclamations de Mozgliakov et a deviné le reste. « Mozgliakov pas encore parti ! Mozgliakov auprès du prince ! La chose répandue dans toute la ville par Mozgliakov ! Le secret est pourtant nécessaire… » Maria Alexandrovna, en un in-