Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/187

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famille d’un âge respectable, en cravate blanche, en frac, le chapeau à la main, arrivant tout exprès de ses terres à la nouvelle que le prince K… est à Mordassov, tout cela est de nature à produire un excellent effet sur l’amour-propre du petit vieillard.

Enfin, la voiture ayant dévoré trois verstes, le cocher Safron stoppe au pied du perron d’un long bâtiment d’un seul étage, bâtisse en bois, vieille, noircie par le temps, avec une longue ligne de fenêtres, et entourée de vieux tilleuls. C’est la résidence d’été de Maria Alexandrovna.

Les fenêtres sont déjà allumées.

— Où est le mannequin ? crie Maria Alexandrovna tombant comme un orage dans le vestibule. Que fait ici cette serviette ? Ah ! il s’ennuyait, il était encore au bain ! et toujours à siroter son thé ! Eh bien ! qu’as-tu à t’écarquiller les yeux, incurable idiot ? Pourquoi ces cheveux ne sont-ils pas coupés ! Grichka ! Grichka ! Grichka ! pour-