Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/211

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Mozgliakov écoute machinalement le bavardage du vieillard, en se rongeant les ongles d’impatience. Il voudrait amener la conversation sur le mariage ; il ne sait lui-même pourquoi, mais une méchanceté infâme bouillonne dans son cœur. Tout à coup le vieillard s’écrie d’étonnement :

— Ah ! mon ami, mais j’ai oublié de te le dire, ima-magine-toi que j’ai fait aujourd’hui ma deman-ande !

— Votre demande, petit oncle ?… s’écrie Mozgliakov s’animant aussitôt.

— Mais oui… ma demande… Pakhomitch, tu t’en vas déjà ? C’est bien. C’est une cha-armante personne… Mais je t’avoue, mon cher, que j’ai agi à la lé-légère, je le vois maintenant. Ah ! mon Dieu !

— Mais permettez, petit oncle, quand avez-vous fait cette demande ?

— Je t’avoue, mon ami, que je ne sais pas au ju-uste quand. Ne serait-ce pas aussi dans un rê-ê-ve ? Ah ! que c’est étrange !