Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/261

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— Pourquoi vous chagriner, Maria Alexandrovna ? Rappelez-vous que les rêves sont envoyés par Dieu ! Il n’y a rien qui puisse prévaloir contre sa sainte volonté… il n’y a pas à se fâcher de cela.

— Mais oui… il n’y a pas-pas de quoi…

— Me prenez-vous pour une folle ? peut à peine siffler Maria Alexandrovna étranglée de rage.

Cette scène a comblé la mesure de ses forces. Elle se hâte de chercher une chaise et y tombe inanimée.

Un brouhaha s’ensuit.

— Une pâmoison opportune ! murmure Natalia Dmitrievna à Anna Nikolaïevna…

Mais à ce moment intervint dans la confusion générale un personnage jusqu’alors muet, et la scène prit aussitôt un tout autre aspect.