Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/264

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qui sont venus pour se moquer de nous ! Pas une de ces femmes n’a le droit de me condamner ! Toutes sont prêtes à faire cent fois pis que vous et moi. De quel droit pourraient-elles, oseraient-elles nous juger ?…

— Voilà du propre !

— Comme elle parle !

— Mais elle nous offense !

— Et elle-même, qu’est-elle donc ?

— Elle ne sait ce qu’elle dit ! conclut Natalia Dmitrievna.

Disons, par parenthèse, que Natalia Dmitrievna avait raison. Si Zina considérait ces dames comme indignes de juger sa mère et elle, pourquoi se confessait-elle devant elles ? En somme Zina avait agi avec trop de précipitation. Telle était dans la suite l’opinion des gens les plus raisonnables de Mordassov. Tout aurait pu être arrangé. Il est vrai que Maria Alexandrovna, elle aussi, s’était fait du tort par sa précipitation et sa hauteur. Il lui aurait suffi de tourner en ridicule le petit vieil idiot et de le mettre à