Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Arrière ! peut à peine prononcer Maria Alexandrovna.

— Non pas, Maria Alexandrovna, vous n’avez pas le droit de refuser de me répondre. Je vous vole du sucre ? Il y a longtemps que vous dites du mal de moi, je le sais… Alors je vous vole du sucre ?…

— Mais, madame, c’est un rê-êve ! ce su-sucre, c’est un rê-êve !…

— Maudit tonneau ! murmure à demi-voix Maria Alexandrovna.

— Ah ! je suis un tonneau ! hurle Natalia Dmitrievna. Et vous, qu’êtes-vous donc ? Il y a longtemps que vous m’appelez ainsi ! Mais moi, au moins, j’ai un mari, tandis que vous n’avez qu’une bûche.

— Mais oui… je me rappelle aussi le to-tonneau…

— Comment ! Et vous aussi, vous vous mêlez d’injurier une femme noble ! Ah ! je suis un to-tonneau ; eh bien, vous, vous n’avez pas de jam-jambes !