Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/273

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venu ici… mais je vais me le rappeler. Emmène-moi, frère ! On me déchi-chirerait !… D’ailleurs, j’ai besoin d’inscrire de suite une nouvelle pensée ca-capi-pitale…

— Venez, petit oncle, il n’est pas tard, je vous conduirai dans un hôtel et j’y resterai avec vous…

— Mais oui, avec vous… Adieu, ma charmante enfant ! Vous seule… vous seule… êtes vertueuse ! Vous êtes une no-noble jeune fi-fille… Allons, mon che-er. Ah ! mon Dieu !

Je ne décrirai pas la fin de la désagréable scène qui suivit la sortie du prince. Les visiteurs s’en allèrent en jetant les hauts cris.

Maria Alexandrovna resta seule au milieu de son désastre. Hélas ! puissance, richesse, gloire, tout perdu en un jour ! Elle comprenait bien qu’elle ne s’en relèverait pas. La tyrannie qu’elle avait exercée pendant si longtemps sur Mordassov était anéantie. Que lui restait-il ? Maria Alexandrovna n’était pas philosophe. Elle passa une nuit