Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle après avoir reconduit le prince. J’ai le pressentiment que ce brigand de Nikitka se sera enivré et brûlera le dîner.

Nastassia Pétrovna obéit. En sortant, elle regarde Maria Alexandrovna et s’aperçoit que la digne femme est très animée. Au lieu d’aller surveiller ce brigand de Nikitka, Nastassia Pétrovna passe dans une pièce voisine, de là, par le corridor, dans sa chambre, et de là dans un cabinet de débarras plein de malles, de vieux habits et du linge sale de toute la maison. Sur la pointe des pieds, elle s’approche d’une porte fermée, retient son souffle et regarde à travers le trou de la serrure. Cette porte est une des trois qui ouvrent sur le salon (elle est condamnée).

Maria Alexandrovna sait que Nastassia Pétrovna est rusée, indélicate, capable d’écouter aux portes sans aucun scrupule. Mais, en ce moment, Mme Moskalieva est si préoccupée qu’elle néglige toute précaution.