Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/313

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Yaroslav Ilitch prit tout aussitôt sa place. Remniov et Zimoveikine se trouvant remis aux mains de qui de droit. Le commissaire posa quelques questions, s’empara fort adroitement du coffre que la logeuse se préparait à ouvrir, remit les bottes à leur place en faisant observer qu’elles étaient toutes trouées et hors d’usage, se fit remettre l’oreiller, appela Océanov, demanda la clef du coffre qui se retrouva comme par hasard dans la poche de l’ivrogne Zimoveikine et ouvrit le réceptacle des trésors de Sémione Ivanovitch. Rien n’y manquait : il y avait bien là deux torchons, une paire de chaussettes, la moitié d’un mouchoir, un vieux chapeau, plusieurs boutons, de vieilles semelles et des tiges de bottes, en un mot toutes sortes de loques empestant le moisi Il n’y avait guère de bon que le cadenas allemand. Sévèrement interpellé, Océanov se déclara tout prêt à prêter serment. L’oreiller fut examiné : il n’offrait d’autre particularité que sa malpropreté singulière, mais, sous les autres rapports il était tout pareil à n’importe quel autre oreiller. On s’en prit alors au matelas ; on commença de le soulever et on s’arrêtait pour réfléchir un instant quand un objet tomba lourdement sur le sol avec un bruit métallique. On le ramassa, on le tâta et l’on reconnut que c’était la un rouleau d’une dizaine de roubles.

— Hé ! hé ! hé ! fit Yaroslav Ilitch en dési-