Page:Dostoïevsky - L’Esprit souterrain, trad. Halpérine et Morice, 1886.djvu/218

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― Monsieur le lieutenant Zvierkov, commençai-je. Sachez que je hais les phrases, les phraseurs et les tailles fines. Voilà mon premier point. Voici le second.

Un mouvement se fit.

― Second point. Je hais les polissons et les polissonneries, surtout les polissons. Troisième point. J’aime la vérité, la franchise et l’honnêteté, continuai-je presque machinalement, ne comprenant plus ce que je disais… J’aime la pensée, monsieur Zvierkov, j’aime la véritable camaraderie, l’égalité et non… hum ! J’aime… et pourtant, je boirai à votre santé, monsieur Zvierkov. Faites la conquête des Tcherkess, tuez les ennemis de la patrie, et… et… à votre santé, monsieur Zvierkov.

Zvierkov se leva, me salua et me dit :

― Merci.

Il était très-irrité, extrêmement pâle.

― Que diable ! hurla Troudolioubov en frappant du poing sur la table.

― Non, c’est par un soufflet qu’il fallait répondre, piaula Ferfitchkine.

― Il faut le mettre à la porte, murmura Simonov.

― Pas un mot, messieurs, pas un geste ! cria