Page:Dostoïevsky - L’Esprit souterrain, trad. Halpérine et Morice, 1886.djvu/232

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couronne, me semblait absurde et dégoûtante.

Et nous nous regardâmes longtemps ainsi. Elle ne baissa pas les yeux, son regard ne changeait pas. Mon malaise redoubla.

― Comment t’appelles-tu ? ― demandai-je brusquement pour faire cesser cette situation.

― Lisa, répondit-elle à voix presque basse, sans empressement, et en détournant son regard.

Je gardai quelque temps le silence.

― Le temps, aujourd’hui… la neige… Il fait mauvais…

Je parlais presque pour moi-même. Je mis mes mains derrière ma tête, paresseusement, et je regardai le plafond.

Elle ne dit rien. Tout cela était dégoûtant.

― Tu es d’ici ? ― demandai-je, l’instant d’après, presque avec colère en me retournant vers elle.

― Non.

― D’où ?

― De Riga, ― répondit-elle tout à fait de mauvaise grâce.

― Allemande ?

― Russe.