Page:Dostoïevsky - L’Esprit souterrain, trad. Halpérine et Morice, 1886.djvu/271

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« Et dans ma maison, librement et hardiment,
Entre et règne [1]. »


Puis, nous commençons une vie charmante, nous allons à l’étranger, etc., etc., etc.…

Je me faisais honte à moi-même, et je finissais par me tirer la langue.

Mais on ne la laissera pas partir, « la dégoûtante ! » ― pensai-je. On ne les laisse pas trop se promener, il me semble, surtout le soir. (Il me semblait, je ne sais pourquoi, qu’elle viendrait précisément le soir, et précisément à sept heures.) Oui, mais, ne m’a-t-elle pas dit qu’elle n’est pas encore tout à fait esclave, qu’elle a des droits ? Cela veut dire… Hum !… Que le diable l’emporte ! Elle viendra, elle viendra certainement !

Je devais encore m’estimer heureux, que les grossièretés d’Apollon m’eussent un peu distrait pendant tout ce temps. Cet homme a usé ma patience ! C’était ma plaie, ma croix. Nous nous disputions du matin au soir depuis des années, et je le haïssais. Mon Dieu ! comme je le haïssais ! Jamais encore je n’avais haï personne à ce point.

  1. Nekrassov.