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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/13

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récompenſer, droit qui dénote de la foibleſſe dans celui qui l’a. Une vipere mord un homme, elle ne fait ni bien ni mal relativement à Dieu qui ne la punira, ni ne la récompenſera ; elle fait du mal à l’homme, il l’écraſe, cela eſt dans l’ordre. Un homme vole ſon voiſin, il ne fait ni bien ni mal par rapport à Dieu, il fait du mal par rapport à la Société ; la Société le punit ; il n’y a rien à dire.

§. IV.

S’il y avoit un culte révélé, l’homme ſeroit fait pour Dieu, ou Dieu pour l’homme : or l’un & l’autre répugne. Dieu n’eſt point fait pour l’homme, car pour lors l’homme ſeroit plus noble que lui. L’homme n’eſt pas non plus fait pour Dieu, car Dieu n’a pas beſoin de l’homme. L’homme a été fait parce que Dieu l’a voulu.

§. V.

S’il y avoit une Révélation elle ſeroit inutile, car elle ne pourroit ſe perpétuer que par l’écriture ou par la tradition. Les hommes ne tiennent point de Dieu l’art