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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/66

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que réputation, Bayle a eſſayé ſa logique contre Spinoſa, & Bayle eſt lui-même un Spinoſiſte.

Pour moi dans la lecture que j’ai faite du Tractatus Theologico-Politicus, je me ſuis principalement attaché aux points de critique qui concernent l’Ecriture Sainte, & c’eſt ſurquoi je m’étendrai le plus dans cette eſpece d’analyſe.

Spinoſa dans ſa préface examine la nature de la foi, & la définit une pure crédulité, un préjugé perpétuel dont l’effet eſt d’éteindre les lumières naturelles de l’entendement. Ainſi bien loin de faire une vertu de la foi, rien, ſelon lui, n’eſt plus injurieux au créateur de la raiſon, que de rejetter & d’étouffer cette raiſon comme un préſent de la nature corrompue. Il ſoutient que par le droit naturel aucun homme n’eſt tenu de vivre au gré d’un autre homme ; & par conséquent que la manière de penſer doit être auſſi libre que celle de ſentir. Il remarque que tous les troubles qui ſurviennent dans un État par rapport à la Religion, proviennent uniquement de ce qu’on érige en loi de l’État des choſes de pure ſpéculation, de ce qu’on fait des crimes aux hommes de leurs opinions, & de ce