Aller au contenu

Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104

plus agréable tableau que puisse offrir une nature encore vierge et parée des antiques insignes de la création.

Plongés dans cet abîme de méditation infinie, il s’écoula un long intervalle de temps avant qu’aucun d’eux ne trouvât une issue pour en sortir. La nuit avait déjà pris un empire absolu sur l’univers entier. Le bruit seul du zéphyr qui se jouait dans les sinuosités de la forêt, troublait cette scène silencieuse.

Gonzalve, au comble de l’émotion, rompit enfin le silence par une exclamation passionnée qui portait l’empreinte du délire. Nous ne le suivrons pas dans toutes les digressions où le conduit son agitation. Peignons nous seulement un homme dans les plus fortes étreintes des touchants souvenirs. Figurons-nous le voir et l’entendre, et il n’est personne, pour peu