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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/15

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XVI

voir toutes mes connaissances et devoir les cacher. » Montrons nous ce que nous sommes. Qu’un jeune homme ne s’avise pas de prendre le ton d’un diplomate et de crier, « à la réforme »… gare à vous, citoyens, les bases de votre constitution s’ébranlent…

Sur quelle étoile guiderait-il sa marche ? De quels faux pas est entourée la vie politique !

Dans un moment où le Canada se croyait sur le point de chanter l’âge d’or, n’avons nous pas vu s’évanouir tous ces brillants prestiges de justice et de prospérité ? n’avons nous pas vu notre premier homme d’état, celui qui avait salué le départ de nos pères et l’arrivée des conquérants ; celui à qui l’âge avait permis de voir se bouleverser les empires, mourir les rois et naître de nouvelles puissances ; celui à qui un demi siècle d’expérience pouvait répondre des restes d’une vie passée dans les voies de la vérité et de la justice ; ne l’avons nous pas vu sombrer à son tour, s’arrêter sur l’écueil et montrer ses cheveux blancs comme un point de ralliement ? Qu’en aurait-il été si la tempête et