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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/254

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sente dans l’espoir qu’elle aura plus de succès que mes précédentes lettres. Depuis quatre ans, j’ai fait la vie de vingt personnes par la multiplicité des événements qui ont marqué cette époque. Ce n’est pas le lieu d’en faire le détail. L’important pour moi, est de savoir si ma famille existe encore ; si je reverrai ma mère dont je n’ai reçu que les premières caresses de l’enfance ; si enfin je puis être encore heureux. Car j’ai épuisé toutes les manières de vivre, et je me retire las de la vie des chevaliers errants. À mon départ du Canada, j’avais une sœur qui m’aimait avec toute la force de ses quatre années ; j’avais une mère qui me comblait de tendresses ; j’avais un père qui me regardait avec espoir et bonheur ; j’avais un oncle qui m’affectionnait de sincère amitié… Depuis quatre ans tout est mort pour moi. Je