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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/308

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suis intimement persuadée que je n’y survivrai pas.

Dès demain je marche à l’autel. Mon père m’y conduit comme un condamné à la mort. Il sait qu’il va me tuer ; Mais son aveuglement lui cache encore sa défaite. Il ose me croire le courage de survivre à cette dernière et terrible infortune. Ce n’était pas assez pour lui de m’avoir fait passer par toutes les horreurs de la vie humaine, il veut avoir sous ses yeux le spectacle de ma mort. Il l’aura, Gonzalve, 0 ! je te le jure sur l’amour sacré qui nous unit, je le jure sur tout ce qu’il y a de saint ! cette union ne se fera pas sur la terre. Jette encore sur moi tes doux souvenirs. Louise ne s’est jamais parjurée ! Elle sera toujours de cœur et d’âme à celui que le ciel lui a destiné… Si tu reçois cette lettre à temps, je te verrai donc