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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/356

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« Moi je pense ainsi ; je ne suis pas de votre opinion. »

Depuis l’époque de la régénération du monde, il s’est tenu plusieurs conciles pour décider sur des points capitaux de la religion. Dans ces assemblées de mille prélats et plus, chacun avait son opinion libre. Les dogmes les plus faux y ont été, non pas soutenus par les conciles, mais élevés par quelques membres de l’église. A-t-on aussitôt soulevé contre eux des faisceaux d’anathèmes ? C’aurait été injuste. Il s’agissait néanmoins de donner des lois à l’univers. Pourquoi serait-il donc moins permis à un cercle d’amis, qui ne prêchent aucune doctrine pour la faire adopter ; mais qui expriment franchement ce qu’ils pensent, de discuter librement sur tout ce qui passe sur les ailes rapides de la conversation, et ne laisse pas plus de trace que l’oiseau dans les airs ?