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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/379

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Une taille élégamment élancée dans un corsage étroit et flexible, un petit pied de déesse, une main qui semble toujours apprêtée aux désirs des lèvres, un cou d’ivoire énergiquement appuyé sur deux tours mouvantes de sentiment ; tout cela réuni au costume enchanteur des Américaines, faisait amplement oublier ce qu’il y avait d’irrégulier dans sa figure.

Les délicieuses inspirations de son âme eussent d’ailleurs suffi pour lui gagner les bonnes grâces d’un jeune homme dont l’amertume croit en proportion du bonheur de ceux qui l’entourent. Rien n’est en outre plus propre à cicatriser les plaies du cœur qu’une âme qui sympathise dans nos goûts, et puise la vie à la même source. Qu’on ne croie pas pour cela qu’Éliza fût déjà passée par les douloureuses entraves causées par l’amour ou les autres